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Deux citoyens victimes d'attaques réclament le bannissement des pitbulls à Montréal

L'administration ignore les commentaires sur les pitbulls lors de la consultation publique.
Getty Images/EyeEm

Deux citoyens qui ont dit avoir été victimes d'attaques de chiens se sont butés à une fin de non-recevoir de la part de l'administration Plante lundi, lors d'une séance de consultation publique. Ils réclamaient le retour du bannissement des races de type pitbull.

L'administration montréalaise mène actuellement des consultations en vue d'élaborer son prochain règlement sur le contrôle animalier, deux mois après avoir mis fin au bannissement. Comme nous le rapportions le 16 février, la question des pitbulls est complètement évacuée du sondage distribué à cet effet.

N'empêche, les deux citoyens se sont présentés à la mairie de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension pour faire valoir leur opinion sur ce groupe de races. Dans les deux cas, les élus de Projet Montréal leur ont répondu qu'ils ne prendront pas en ligne de compte les commentaires à ce sujet.

Carole Sainte-Marie, une résidente de Côte-des-Neiges, affirme qu'elle a été attaquée par un pitbull à la sortie du métro il y a quelques années.

«Il y avait quatre jeunes avec le chien en question. J'ai à peine eu le temps de remarquer qu'il y avait un chien, en une fraction de seconde il m'a sauté dessus. Heureusement, j'ai pu me protéger avec ma sacoche. [...] Je suis chanceuse, je n'ai pas fait les nouvelles», dit-elle en entrevue.

Mme Sainte-Marie digère mal la fermeture de l'administration sur cette préoccupation.

«Je n'étais pas trop contente. J'espérais qu'on en parle un peu plus parce que pour moi, c'est le gros problème», explique-t-elle.

D'autres races à bannir

Un autre citoyen, Roberto Negrello, a même demandé d'étendre l'interdiction à d'autres races qu'il considère également comme étant dangereuses, comme les bergers allemands et les rottweilers. Deux races dont il aurait été victime lors d'une balade en vélo.

«Je me promenais en vélo et il y avait un gars avec deux chiens, sans laisse. Le rottweiler s'est lancé directement vers moi. J'ai mis le vélo devant moi en criant au gars de prendre ses chiens. Mais le berger allemand a commencé à venir vers moi lui aussi, pendant que le rottweiler faisait le tour. Il est venu par derrière et m'a mordu le coude. Encore aujourd'hui, je ne peux plus m'entraîner comme avant», raconte-t-il.

M. Negrello affirme qu'il aime tous les types de chiens. Mais il souligne que certaines races ont été conçues pour le combat, l'attaque ou la garde.

«J'aime les animaux, j'aime même les pitbulls. J'aime les tigres du Bengal aussi, mais si mon voisin s'achetait un tigre, je serais très inquiet», illustre-t-il.

L'élu responsable du dossier des animaux, Craig Sauvé, reconnaît que la question des pitbulls ne disparaîtra pas de sitôt. Mais l'administration de Projet Montréal a fait son choix.

Olivier Robichaud

«Il n'y a pas de consensus dans la société sur cette question, on le sait. Nous, on se base sur la science, sur certaines autorités. [...] Mais il y a toujours un autre groupe qui dit que non, il faut avoir un bannissement», dit-il.

Depuis le lancement de cette consultation publique, l'opposition formée par Ensemble Montréal accuse la Ville de mener des consultations dirigées. L'administration Plante réplique que le retour des pitbulls à Montréal faisait partie des engagements électoraux du parti, ce qui leur accorde la légitimité d'agir dans ce dossier.

Les animaleries interdites à Montréal?

L'administration Plante songe aussi à interdire les animaleries sur le territoire montréalais. Lundi, les élus ont souhaité obtenir les commentaires des participants à ce sujet.

L'idée, selon M. Sauvé, est d'éliminer les lieux de vente dont la Ville ne connaît pas la provenance des animaux.

«Là où il y a des problèmes, c'est certaines lignées, certaines familles de chiens qui parfois ont des problèmes de santé mentale. [...] Certains éleveurs savent que leurs chiens ont des problèmes et s'en foutent, ou certaines personnes mal intentionnées tente de faire des lignées de familles agressives», a-t-il expliqué.

Les municipalités n'ont pas le pouvoir de bannir entièrement une activité, mais elles peuvent les réglementer. L'administration Plante étudie donc la possibilité d'établir des partenariats entre certains éleveurs et un nombre restreint de refuges ou d'animaleries bien encadrées, qui deviendraient les seuls points de vente pour les animaux à Montréal.

Les séances de consultation ont débuté le 24 février. D'autres séances auront lieu le 3 mars au Centre Georges-Vanier et au Centre des loisirs de Saint-Laurent. M. Sauvé espère avoir obtenu les commentaires de 200 citoyens avant la fin de l'exercice.

En parallèle, le sondage a déjà recueilli 11 000 participants. Une trentaine de courriels ont également été acheminés aux élus. M. Sauvé consulte aussi des groupes d'experts sur le contrôle des animaux et des focus groups sont organisés par une firme externe.

Les résultats de la consultation devraient être connus au printemps.

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